Cyclanorbis elegans est l’espèce de tortue la plus menacée du continent Africain. C’est une espèce relativement grande (carapace d’environ 70 cm) et qui historiquement se trouve au Ghana, nord du Togo, centre du Nigéria, au sud du Tchad et le bassin blanc du Nil du Soudan du Sud ainsi que du Soudan (Iverson, 1992; Gramentz, 2008). Sa présence dans les pays intermédiaires tels que le Bénin, Cameroun, République centrafricaine, ou encore l’Ethiopie est plausible mais reste à confirmer. Chirio & Ineich (2006:33) ont étudiés le dossier de Joger (1990:90) dans lequel il atteste la présence de C.elegans en République centrafricaine et conclurent qu’il sagissait d’un spécimen mal identifié de Cyclanorbis senegalensis. De même, Gramentz (2008) questionne la présence de l’espèce au Cameroun (Chirio & LeBreton, 2007).
D’après les données actuelles (Diagne T. 2010, Luiselli L.2011), cette espèce fait face à un risque d’extinction extrême dans un futur imminent due au manque d’information de bases, à la destruction de son environnement ainsi qu’à la chasse pour la consommation. C’est l’espèce à carapace molle la plus grande du continent Africain, elle vit dans des environnements non sécurisés et non explorés d’Afrique, un hotspot pour les besoins en biodiversité et conservation. Cyclanorbis elegans était considérée comme menacée (IUCN Red List, 1996) , cependant, aucun spécimen vivant n’a été observé in-situ durant ces 25 dernières années. La distribution géographique, son type d’habitat, sa biologie son écologie ainsi que son statut reste trop peu connu des scientifiques. Notre projet s’oriente autour de la distribution, du statut et de la conservation de Cyclanorbis elegans. L’espèce ne fait pas encore partit de la convention CITES. Le dernier spécimen captif vivant connu à ce jour est décédé en 2009.
L’objectif principal est de procéder à une évaluation complète avec les meilleures techniques d’enquête scientifique de la répartition et de l’état actuel de Cyclanorbis elegans au Tchad, au Soudan du Sud et au Soudan afin de trouver d’éventuelle populations sauvages restantes. En parallèle, une évaluation globale de toutes les espèces de tortues d’eau douce qui pourraient vivre en sympatrie avec cette espèce sera effectuée.
Dans le cas où une population sauvage serait trouvée, nous proposons alors d’initier des mesures d’urgence, en collaboration avec les organismes gouvernementaux de conservation, les groupes locaux, etc., afin de conserver des populations viables de cette espèce et de son habitat naturel.
Finalement, nous prévoyons d’établir une colonie de sauvegarde (ex-situ) de cette espèce aussi tôt que possible, afin de collecter des informations basiques sur son écologie, sa biologie et les divers besoins pour assurer sa reproduction.
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